Humour
Le pronom indéfini
Joliment bien dit : L'emploi du pronom indéfini...
Il était une fois quatre individus qu'on appelait:
‘’Tout le monde’’ – ‘’Quelqu'un’’ – ‘’Chacun’’ - et ‘’Personne’’..
Il y avait un important travail à faire,
Et on a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait.
Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait
En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun
Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire.
MORALITÉ
Sans vouloir le reprocher à Tout le monde,
Il serait bon que Chacun
Fasse ce qu'il doit sans nourrir l'espoir
Que Quelqu'un le fera à sa place
Car l'expérience montre que
Là où on attend Quelqu'un,
Généralement on ne trouve Personne!
CONCLUSION
Je vais le transférer à Tout le monde afin que Chacun
puisse l'envoyer à Quelqu'un sans oublier Personne...
Drôle de cirque
Texte inspiré de ce passage de la Bible, épître de Jacques chapitre 3 versets 7 et 8:
Tous les animaux de la terre ont été domptés. Mais la langue, aucun homme ne peut la dompter.
Oyé, Oyé! Braves animaux!...
Venez nombreux ce soir,
Venez découvrir ce numéro
Surprenant et rare.
L'homme, dans toute sa splendeur
Avec adresse et harangue,
L'homme, le meilleur des dompteurs
Va devant vous, domestiquer des langues!...
Oh oh!... Voilà qui est intéressant!
Fit le robuste taureau
En écoutant attentivement
L'annonce faite au micro.
Il ne faut pas rater cette occasion
Qui ne se représentera pas de si tôt!...
Dit joyeusement le roi lion
A la famille des chevaux.
Et le soir, vers vingt heures,
Tous les animaux étaient là.
Ils venaient de la ferme et d'ailleurs,
Pour rien au monde ils n'auraient raté çà!
Au milieu de la piste circulaire,
L'homme armé d'un fouet,
Entouré d'une grande cage de fer,
Criait aux langues de rentrer.
Elles entrèrent sur la scène
Cancanant et critiquant
Avec des mots obscènes
Et des regards méchants.
Taisez-vous!...
Je veux des mots d'amour!
Ça suffit, m'entendez-vous?...
Dites au moins: bonjour!
La langue qui n'était pas de bois
Ricanait, l'air narquois.
Celle pleine de reproches,
N'avait la sienne dans sa poche.
Celle qu'on ne savait pas tenir
N'arrêtait pas de médire.
Et puis, la dernière,
Avec son sale caractère,
Jaseuse et commère,
Qui vocifère, glacière,
Se courbe en cimeterre,
Quelque fois meurtrière,
C'est celle de vipère.
Taisez-vous!...
Je veux des mots d'amour!
Çà suffit, m'entendez vous?...
Dites au moins: bonjour!
Répétait l'homme sans cesse
En faisant claquer son fouet.
Mais ces langues!... Quelles espèces
Difficiles à mater!
L'homme était embarrassé,
Empêtré dans son numéro,
Complétement raté,
Un véritable fiasco.
Alors les animaux, venus se distraire,
Commencèrent à s'énerver.
Même, ils se mirent en colère,
Sur le point de se révolter.
Hou! Hou! c'est nul!...
Crièrent les bœufs,
Il est ridicule
L'homme en costume prétentieux.
Ouais!... Renchérit le dromadaire
L'homme explore toute la terre
Même dans les coins perdus,
Mais il ne sait pas faire taire
La langue bien pendue!...
Il sait apprivoiser les éléphants,
Capturer les caïmans
Museler les bœufs, les purs-sangs,
Jouer avec les serpents,
Mais il ne sait pas faire taire
Ces langues grossières!...
Ajouta déchaîné
Le chef chimpanzé.
Voilà qui est envoyé,
Déclara l'ours à collier.
L'homme sait tutoyer la lune,
Apprivoiser le vent,
Fouiller les lagunes
Les étoiles du firmament.
Seul maitre, en capitaine,
Il joue avec les atomes,
Il s'amuse avec les gènes,
Il fait plein de choses, l'homme!...
Hou! Hou! C'est nul!...
Criait la hyène agitée,
Ce cirque est ridicule!
On va tout casser!...
Non! mes amis. N'en faites rien!
Inutile de dégrader,
Ne faisons pas comme les humains,
Dit le lion avec dignité.
Et c'est ainsi, que tous les animaux
Rentrèrent chez eux, désabusés.
L'homme, seul, sous le chapiteau,
Se mit à pleurer...
Il faut le constater, c'est évident.
L'homme à beau se démener,
La langue, décidément,
Henri Briffaut.